“La politique est une guerre sans effusion de sang et la guerre une politique sanglante.”
Premier Acte. En ce jour fatidique, la terre tremblait sous les explosions, le ciel pleurait devant cette violence continue. Nous avions creusé des tranchés afin de nous protéger, sans se douter que ces derniers deviendraient une fosse ou nos corps pourriraient. Je n'étais pas prête à tous les voir mourir les un après les autres, devant mon regard. Dans la mêlée, j'étais cachée dans l'une des tranchées, les yeux remplis de larmes, hurlent qu'il allait s'en sortir, le suppliant de ne pas m'abandonner dans ce monde déchirés. Il a levés ses yeux avides vers moi, glissant sa main tachée de sang sur ma joue m'accordant son dernier souffle. Regarde-moi une dernière fois, est-ce que tu me sens proche de toi? Je n'arrive pas à sentir ton cœur battre. Les explosions étouffent également ces murmures. L'odeur ferreuse du sang mélangé à la terre humide sera pour moi le dernier souvenir de toi. Sa main retomba mollement contre la terre déchirant mon cœur.
Le Major criait, sa voix biscornue était saccadée par le sifflement des balles qui s'abattaient de plus en plus sur notre position. Je ne voulais pas lâcher la dépouille de celui que j'avais aimé, mais son corps était devenu froid comme le marbre et sa peau blanche comme neige, ses lèvres, que j'avais jadis enflammées par des tendres baisés, sombraient dans le bleuté. Je m'étais promis de revenir afin de l'enterrer proche de son frère qui était mort quelques jours avant.
Nous avions quitté la fosse, arme en main, le cœur battant et la peur au ventre. On n'arrivait pas à voir ou était exactement caché l'ennemi, mais ce dernier semblait avoir une bonne vision sur notre position. Heureusement pour nous la nuit nous guettait.
Une fois la nuit tombée, les bombardements et les fusillades prirent un répit. Assise, mon Gewehr collé à moi, je retenais mes larmes qui cherchaient à fuir mon regard. Bientôt, une semaine que cette guerre avait vue le jour et j'étais toujours vivante. Du moins physiquement, mon cœur était détruit, mon esprit complètement enfermer dans une salle de torture. Je ne pouvais plus dormir, la respiration saccadé, j'attendais, simplement le retour du soleil afin de poursuivre notre avancement en terre ennemi. J'avais peur, de revoir le visage des gens que j'avais tués, ou encore de revoir les gens que j'avais aimés mourir de nouveau.
Mon corps tremblait, j'étais complètement épuisée. Et malgré la peur de dormir, je sombrai un moment dans les bras de Morphée. Lorsque j'ouvris les yeux, sur mes genoux se trouvait un morceau de papier. Ce dernier était recouvert de sang et était presque illisible. N'ayant pas le temps de me questionner, je mis le papier dans l'une des poches de ma veste par balle et repris le mouvement avec l'équipement qui souhaitait faire une nouvelle percée dans la défense ennemi qui semblaient encore dormir.
L’affrontement était terrible, 6 jours venaient de s’écouler depuis la mort de mon fiancé et malheureusement nous n’avions pas plus progressé dans les lignes ennemies.
Je devais être la dernière vivante de mon bataillon. Le sud venait de tomber, je n'avais plus d'énergie et je savais que les troupes ennemies m'avaient encerclé. Mon arme était vide, mes genoux contre la terre me supportaient à peine et ma respiration était trouble. Tout comme ma vision qui était de plus en plus floue. Mes vêtements étaient recouverts de mon sang qui sortait sans retenue d'une blessure occasionnée par un impact de balle. Est-ce que ma vie allait se terminer ainsi, seule encerclée de nazi? Le froid, qui parcourrait mon corps laissait place à une étrange chaleur, mon regard bleuté cherchait la couleur du ciel, mais les nuages étaient toujours aussi épais et un faible brouillard caressait le sol froid d'automne. Je ne pouvais m'empêcher de sourire
‘’Je vais bientôt vous rejoindre les amis… on pourra de nouveau rire ensemble.. La guerre est perdue… je suis désolée’’ Une personne s'était approchée de moi, sans un bruit il s'était arrêté m'observant. Je ne pouvais voir son visage qui était caché par un large capuchon. Cet homme devait être l'ange de la mort, celui qui était venu prendre mon âme de soldat. Derrière lui se trouvait une sorte de calèche qui semblait sortir d'une autre époque. La fin était là-devant moi, avec mes dernières forces je me redressais sur mes jambes tremblante pour venir m'asseoir sur la banquette, au même moment où il ferma la porte derrière moi ma tête heurta le mur, ma vision se floua et je sentie cette chaleur m'envelopper. Ma vie n'avait été qu'une guerre sans fin, enlevé dès mon plus jeune âge pour être enfermée dans le but de devenir un soldat exemplaire. Dans mon inconscience, il y avait ces images qui défilaient, ma vie n'avait pas été des plus heureuses, mais j'avais trouvé le bonheur dans les rires de mes camarades et de nos bêtises au camp de concentration. Est-ce que je quitte le monde avec des regrets… Oui, j'avais encore des projets, je voulais devenir mère et élever un enfant loin de cette guerre. Mais pour cela, ils nous faillaient tuer Hitler et malheureusement nous avons échoué.
Bon… Il est temps pour moi, je viens d'ouvrir les yeux et je vois cette lumière blanche. La chaleur m'a quitté, mais j'imagine bien que la mort soit proche. La douleur qui était encrée dans ma chair n'y est plus et étrangement ma respiration va de mieux en mieux. Suis-je morte?
Deuxième actesLa guerre, terrible fléaux qui perdure les âges. J’ignorais pourquoi, mais j’avais toujours ce sentiment qui me hantait, telle une épée de Damoclès qui tanguait au-dessus de nous. Le premier jour où nous avions foulés les terres Allemandes je savais que nous y trouverons la mort. Nous le savions tous et pourtant nous avions encore le sourire aux lèvres. J’étais heureuse d’être avec mon bataillon, heureuse de faire partie de cette famille, moi qui n’avais malheureusement pas connu mes parents.
Une fois dans cette calèche, j'imaginais revoir leurs sourires. Malheureusement, il n'y avait qu'une profonde solitude. L'inconscience m'avait pris dans sans bras, la mort n'ayant pas voulu de moi j'ouvris de nouveau les yeux, mais le décor n'était plus le même.
Un soldat, se doit d'être prêt à donner sa vie pour sa patrie, prêt à se faire torturer afin de garder les terribles secrets. Est-ce que j'étais une captive des nazis? Je souhaitais simplement rejoindre les miens, pourquoi est-ce que Dieu de me laissait-il pas pousser mon dernier souffle et m'accablait d'encore plus de périple douloureux. L'image d'une pièce immaculée, me fit plisser les yeux. La fatigue accumulée et la douleur des blessures ne semblaient que songe, mais ma chair n'avait pas oublié et n'oubliera jamais. Est-ce des gens qui tournoyaient autour de moi? Ou des anges? Mes yeux se fermèrent un moment, le temps d'analyser. Avec toutes les vies que j'avais privées le monde, il n'y avait que l'enfer qui m'attendait.
Cet enfer, n'avait pas de flamme, ni de diable avec des fourches. Cet enfer, était différente des écrits de la bible, mais il n'y avait aucune sortie, aucun visage commun et une solitude flottante. Mon cœur, complètement détruit baignait toujours dans ce sentiment de culpabilité. Et sans même se soucier de mes pensées, on me donna un métier. Quelque chose d'utile pour ce nouveau monde, pour cette prison. Car oui, j'avais ce sentiment, moi qui avait passé deux semaines dans un cachot autrefois. Le métier qu'on m'avait imposé était de ramasser les ordures, quelque chose de simple, quelque chose dégradant. Je n'avais pas fait une guerre, perdu tant de ma jeunesse à m'entraîner pour terminer esclave d'un monde inconnu.
Déambulant dans les rues, mon regard était livide. Perdu dans une marée de pensées. J'avais toujours eu bien du mal avec les autorités supérieures, le seul que j'écoutais était mon major et ce dernier n'était plus. Le temps était calme et la rue de plus en plus déserte. Plus j'avançais plus je me perdais dans ces rues qui me semblaient interminables. Puis, entre deux ruelles un murmure me fit m'immobiliser, il y avait deux personnes qui discutaient à faible voix, mais je pouvais clairement comprendre.
Me cachant non loin de l'entrée de cette ruelle, je restais silencieuse écoutant la conversation des plus croustillantes. Je venais de trouver là quelque chose d'encore plus important que ramasser des ordures. Je pouvais utiliser mon entrainement ici, afin d'avoir le plus d'informations, dans le but de quitter cet endroit et retourner chez moi. Je le devais à mon bataillon, je le devais à ma patrie. J'étais membre de la troisième division et jamais nous renonçons. Il y avait le problème de cette puce, qui était en moi, une technologie qui dépasse même la plus grande arme de mon monde. Si je voulais espionner les membres de justices, je ne devais plus l'avoir et malheureusement j'ignorais comment la retirer.
Traînant depuis une semaine dans les bas quartiers, il me fallut que très peu de temps afin de trouver qui pouvait me retirer cette saleté. Toutefois, j'hésitais encore à la retirer, je ne voulais pas avoir la justice à dos afin de garder secret mes petites manigances. Je me doutais, toutefois que même si je sortais du réseau, les membres du codex viendrons eux-mêmes à moi afin d'avoir des informations.
Allant vers les Scylla que j'avais espionnés un long moment, je réussi à faire retirer ma puce, en échange d'information et de mes services.
La guerre, ne terminera jamais, elle n'aurait jamais de fin. Autrefois je combattais pour ma nation, aujourd'hui je dois combattre pour ma liberté. Le sang me colle à la peau et l'odeur âcre de la terre s'y mélangeant ne quittera jamais mon esprit. J'espère ne plus à avoir à prendre de vie, je ne veux plus voir personne tomber au combat.
Bientôt un an que je suis ici et malheureusement je cherche toujours la sortie. Je suis tel un oiseau en cage qui attend le bon moment pour sortir des filets. Mais je commence à penser qu’il est impossible de s’échapper de ces lieux. Je devrais peut-être trouver un nouveau plan.
Mon amour, toi qui est mort, reposant dans cette fosse, pardonne moi mon échec et donne-moi la force d'avancer. La force de revenir pour vous enterrer tels les braves guerriers que vous êtes. Mais surtout donne-moi la force d'affronter la réalité de demain.